Contre les scans ID

5 points qui expliquent pourquoi nous devons combattre les contrôles d’identité pour les visiteurs

Aspect financier. Lors de la première introduction du système de contrôle à Zoug en septembre 2012, le but était de permettre la lecture et la recherche des noms des interdits de patinoires figurant dans la liste Hoogan de l’Office fédéral de la police (Fedpol). Avec le temps, le but des ces mesures a été totalement dévoyé et le système est aujourd’hui utilisé comme arme pour dissuader les visiteurs de se déplacer et ainsi réaliser des économies sur les frais facturés par les polices cantonales. Il existe une totale opacité sur ces chiffres et on ne sait pas qui décide en dernier lieu et jusqu’où va le chantage de l’autorité pour forcer le Lausanne HC à maintenir le système en place alors que notre club a tout mis en ouvre pour garantir une sécurité optimale avec l’ouverture de la Vaudoise Arena.

Présomption d’innocence. Personne n’est identifié avant d’assister à un match de football, à un concert de rap, en entrant au Mad la nuit ou avant n’importe quel autre spectacle. Nous nous battons d’abord pour nos droits et nos libertés, c’est une lutte de principe !

L’utilisation des données enregistrées. Les données enregistrées avant un match sont sensées être détruites 2 heures après la fin de la rencontre, pour autant qu’il n’y ait pas eu d’incident. Personne ne sait comment sont réellement exploitées les identités et les photos récoltées. Le problème le plus grave étant, qu’en cas d’incident, la police a la possibilité d’utiliser l’ensemble des informations pour faire de la répression de masse, sans faire de distinction entre les coupables et ceux qui n’ont rien à se reprocher, comme cela se pratique déjà depuis des années pour faire gonfler les chiffres de la liste Hoogan. Au sujet de ce qui précède, on rappellera qu’il existe une justice d’exception pour les supporters puisque votre nom peut se retrouver sur Hoogan sans obligation pour les autorités d’établir la preuve d’un comportement violent dans un processus juridique. Cet état de fait a d’ailleurs été dénoncé à plusieurs reprises par Human Rights Watch (HRW).

Principe de proportionnalité. En Suisse, de toutes les violences en relation avec le sport, 80% concernent le football. Il y a de moins en moins d’événements violents liés au Hockey sur glace et ce n’est pas dû aux mesures d’identification de Zoug et Lausanne mais plutôt à la gentrification de ce sport et aux changements générationnels qui ont favorisé le transfert des incidents sur le football, particulièrement en Suisse-allemande. Ainsi, sur 708 matches de hockey analysés du 1er juin 2018 au 2 juin 2019, seules 15 rencontres* ont donné lieu à des « événements violents avec une gravité particulière » et ce chiffre doit encore être nuancé puisqu’il englobe aussi bien les événements survenus lors des trajets aller et retour que ceux constatés avant, pendant ou après les matches. Autant dire qu’il ne se passe plus rien, ou presque, à l’intérieur des patinoires. Si l’on rajoute le fait que la Vaudoise Arena a été pensée et conçue pour pouvoir gérer au mieux les supporters visiteurs, alors rien ne justifie que les mesures liberticides soient maintenues plus longtemps.

La tradition. Depuis la nuit des temps, le hockey suisse connaît la tradition des transferts de supporters à l’extérieur. Les visiteurs participent à l’ambiance générale dans les patinoires de notre pays et créent l’émulation entre les groupes. Avec la réduction des secteurs visiteurs, la TV, la pluralité des activités pour les jeunes et la perte des valeurs, cette tradition est déjà assez mise à mal depuis quelques années. Une généralisation des mesures d’identification tuerait définitivement la tradition des déplacements en Suisse.

*(Source : https://www.fedpol.admin.ch/fedpol/fr/home/sicherheit/hooliganismus/zahlen/gsls.html)